Bon, c’est le moment de passer aux choses sérieuses, à savoir préparer une évacuation. Qu’il s’agisse d’une évacuation individuelle, suite à un évènement qui rendrait notre maison inhabitable, ou locale, qui toucherait par exemple tout le quartier ou toute la ville, la solution est la même: le sac d’évacuation ou BOB (Bug Out Bag).

A quoi servirait MON sac d’évacuation?

Cette question est la première à laquelle on doit répondre si l’on veut créer un sac d’évacuation qui tienne la route et qui soit adapté à sa problématique, sa situation. Pour répondre à cette question, j’ai tenu compte de la crise qui me pousserait à en avoir besoin et de notre situation familiale. J’ai décidé de préparer un grand sac « familial » avec mes affaires + les affaires communes, un sac minimal pour mon fils et un sac pour mon chéri. Je suis partie sur le scénario d’une évacuation locale (du quartier ou de la ville) et donc où nous nous retrouverions pris en charge par les autorités, par exemple accueillis dans un gymnase. Vu que « qui peut le plus, peut le moins, la réponse à ce type de crise inclut aussi tout ce dont nous aurions besoin dans le cas d’une évacuation individuelle, par exemple où notre maison serait inoccupable et où nous devrions nous réfugier chez des proches.

Un sac d’évacuation doit remplir plusieurs objectifs et j’ai choisi de le composer par « modules », qui répondent chacun à une problématique. Je suis restée plutôt basique avec le minimum vital, qui correspond à notre situation et nos compétences. Quelqu’un qui vit dans les bois au milieu de nulle part et pratique régulièrement la rando ou au contraire quelqu’un qui habite au centre d’une grande ville n’aura pas du tout le même sac. Mon sac comporte les modules suivants:

1. module médical
2. module hygiène
3. module habillement et protection
4. module feu/lumière
5. module alimentation
6. module administratif
7. module outils/divers

Je vais vous parler des trois premiers dans ce post et des quatre derniers dans un prochain article.

Le sac

J’ai choisi un sac Decathlon de 32 litres (le NH escape 500, ici un sac similaire en 40l, un peu plus grand). C’est un sac de randonnée mais qui n’en a pas l’air, qui est donc confortable mais peut aussi aisément être utilisé dans un environnement urbain sans détonner. Je voulais quelque chose qui soit discret, passe-partout, parce que dans une situation de crise, ce n’est pas le moment de se faire remarquer. Le sac militaire camouflage, donc, on oublie sinon on se fait illico repérer comme THE survivaliste paré à toute éventualité et donc avec des choses potentiellement intéressantes pour quelqu’un de mal intentionné. C’est la fameuse théorie de « l’homme gris »: le but est de se fondre dans le décor.

Ce sac a énormément de poches et offre une grande modularité et de très bonnes possibilités d’organisation. Il s’ouvre en grand ce qui permet d’atteindre le fond sans avoir à tout sortir. Enfin, ce n’est peut-être pas le sac le plus solide du marché mais étant donné que je ne vais pas randonner avec tous les week-end, ça devrait largement suffire!

Pour l’instant, je dois avouer qu’il me paraît très lourd, surtout quand je le porte à la main. Une fois sur le dos, ça va, il est confortable. Je n’ai heureusement pas prévu de devoir trop marcher avec, mais il faudra quand même que je le teste pour voir si je suis au moins capable de faire quelques kilomètres avec la charge. Dans le cas contraire je ferai du tri.

module médical

Le premier module, et l’un des plus importants, est sans aucun doute celui qui concerne la santé. J’ai donc construit une trousse de secours sur mesure, parce que je voulais maîtriser ce qui s’y trouve, être sûre que ce soit adapté à nos besoins et que je sache m’en servir. J’ai fait une formation de premier secours mais ça date un peu, je ne me vois donc pas avoir du matos chirurgical ou un garrot dans la trousse parce que ça pourrait faire plus de mal que de bien! Détail qui a son importance: j’ai volontairement choisi la trousse en version orange pétant. Là, contrairement au sac lui-même, ce qui compte, ce n’est pas la discrétion mais au contraire qu’elle soit immédiatement repérable même par quelqu’un d’autre que moi. Elle nous saute aux yeux quand on ouvre le sac et on sait tout de suite de quoi il s’agit.

Dans la trousse, il y a:

• pansements normaux de différentes tailles
• pansements contre les ampoules de différentes tailles
• rouleau de « scotch » pansement
• gazes 7×7 cm en pochettes stériles
• bandages de trois largeurs différentes + agrafes élastiques pour les faire tenir
• antiseptique en spray et/ou des dosettes d’antiseptique + des compresses imprégnées d’antiseptique
• couverture de survie
• sérum physiologique
• paire de gants chirurgicaux
• une très bonne pince à épiler
• ciseaux pour couper les vêtements par exemple
• épingles à nourrice
• thermomètre
• gel cicatrisant
• gel contre les coups de soleil ou petites brûlures
• strips de suture
• médicaments de base pour adultes et enfants: anti-douleur, anti-diarrhéique, anti-spasmodique, etc.
• poche de froid instantané

Je vous invite à vous appuyer sur des professionnels de santé pour vous aider à constituer ce module: votre médecin, votre pharmacien, etc. N’oubliez évidemment pas tout ce qui touche à votre situation médicale personnelle, comme une maladie chronique ou des petits soucis récurrents. Si vous avez par exemple tendance à vous tordre la cheville, prévoyez une attelle ou au moins de quoi strapper. Si vous faites facilement des mycoses vaginales, surtout si le stress est un facteur déclenchant, prévoyez des ovules. Si vous souffrez de brûlures d’estomac, ajoutez un anti-acide. Bref, vous connaissez votre famille et ses besoins, adaptez!!

module hygiène

Dans une situation dégradée, garder un niveau d’hygiène correct est non seulement une excellente prévention contre plein de soucis qui peuvent encore plus compliquer les choses (un petit bobo qui s’infecte, des irritations dûes à la saleté), mais aussi une démarche très importante pour le moral. Notre petit kit d’hygiène compte

• un morceau de savon de Marseille avec lequel toute la famille peut se laver (on peut même l’utiliser pour la vaisselle ou la lessive)
• un shampoing taille voyage
• une brosse à dents et dentifrice format voyage
• une brosse à cheveux pliante et un élastique
• du fil dentaire (qui peut servir à d’autres choses aussi)
• un rouleau de papier toilette

module habillement et protection

Là aussi, c’est un double objectif qui est visé: éviter tout problème et garder le moral. J’ai passé une journée et une nuit dans des conditions de froid auxquelles je n’étais pas préparée, il y a plus de 24 ans, et le souvenir est encore incroyablement vif dans ma mémoire. J’avais eu l’impression que je ne me réchaufferais jamais et c’était très très dur à vivre, alors que par ailleurs ma situation était tout à fait normale. Si cela devait m’arriver dans une situation de rupture de la normalité et donc de stress, je ne suis pas sûre de m’en sortir avec toute ma santé mentale! Voilà donc ce que j’ai empaqueté pour prévenir ça:

• sac de couchage pour mon fils et moi (il n’y en a pas à la taille de mon compagnon)
• un lot de vêtements et un lot supplémentaire de sous-vêtements. Ne lésinez pas sur des chaussettes de qualité. Si vous avez des vêtements « techniques », chauds, imperméables, respirants tout en prenant peu de place, là aussi, n’hésitez pas!
• un poncho
• une serviette microfibre (pour le gain de place et le séchage rapide)
• lunettes de soleil, casquette en été et bonnet+gants en hiver
• un bandana (multi-usages: casquette, lien, filtre à eau)
• un foulard (peut aussi servir de bandage triangulaire en cas de blessure au bras)

Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de notre sac d’évacuation!