Prepping : se préparer à la crise (1/9)

Non, je n’ai pas viré survivaliste vivant dans les bois armée jusqu’aux dents, mais j’ai décidé de me préparer à une crise.

Cela a commencé parce que j’ai été très secouée par la guerre en Ukraine. Comme beaucoup, je pense, j’avais jusqu’à présent le privilège de croire que ça n’arrivait qu’aux autres. Voir ces évènements à quelques heures de chez moi m’a fait prendre conscience que ce qu’on considère comme normal, comme acquis, ne l’était pas. Et mon mec qui me disait « si ça commence à puer du Q, tu prends le petit et tu files en Suisse chez ta mère »… ça n’aidait pas vraiment à m’apaiser.

J’ai ensuite rencontré une famille ukrainienne (une grand-mère, une maman et deux petites filles) que ma maman a accueillie chez elle. Les voir aussi démunies, à faire face à des questions très triviales alors qu’elles avaient déjà assez à gérer avec le traumatisme d’être ainsi déracinées dans l’inconnu, d’avoir laissé leur mari et père, leur entreprise, leur maison dans un pays en guerre, n’a que renforcé ma conviction qu’il fallait que j’agisse pour protéger ma propre famille. Et si l’instinct de survie est important pour soi, ça prend encore une toute autre dimension lorsqu’on a un enfant: l’envie, le besoin viscéral, même, de le protéger, est une force inimaginable.

Contrôler le contrôlable

Pour me redonner un peu de sérénité, j’ai décidé de me concentrer sur ce que je pouvais contrôler et donc de me/nous préparer le mieux possible à une éventuelle « rupture de la normalité », comme on dit dans le jargon de la survie. Alors, entendons-nous bien, même si elle a été le déclencheur de ma réflexion, la guerre n’est pas la crise la plus vraisemblable. Je vais aujourd’hui vous décrire les situations auxquelles je me suis préparée et, dans mes prochains posts, je vous expliquerai ce que j’ai commencé à mettre en place pour y faire face le mieux possible.

1ère étape : l’état des lieux

La base de ce processus est d’abord de faire un état des lieux afin d’adapter sa préparation pour qu’elle soit véritablement utile et taillée sur mesure. Voici notre situation. Nous sommes une famille de 3, notre petit garçon qui a maintenant 3 ans et 9 mois, mon compagnon et moi-même. Nous vivons dans une petite ville où nous avons une maison individuelle avec un terrain assez grand autour. Nous ne sommes pas des adeptes des loisirs « outdoor » ni sportifs pour un sou. Nous n’avons donc ni le matériel ni les compétences ni même la forme physique idéale pour tout « survivaliste » qui se respecte. Mon compagnon a des soucis de santé qui l’empêchent d’ailleurs de marcher plus de quelques centaines de mètres.

Dans notre commune, les risques sont les suivants (rendez-vous en fin d’article pour des ressources qui vous aideront à découvrir vos propres risques):

  • évènements météorologiques (inondation, notamment),
  • accidents (fuite de gaz dans le quartier, par exemple),
  • catastrophe industrielle (il y a deux usines Seveso toutes proches et un pipeline),
  • accident nucléaire (même s’il n’y a aucune centrale à proximité),
  • sans oublier les évènements individuels comme un incendie de notre maison.

Se préparer pour le plus vraisemblable

Au vu de notre situation, j’ai décidé de me préparer pour trois types de crises qui sont, à mes yeux, les plus vraisemblables:

  1. une évacuation de notre domicile pour cause d’évènement « individuel » qui rendrait notre maison inoccupable (incendie, chute d’arbre, etc.), et donc où nous pourrions nous réfugier chez des proches
  2. une évacuation pour cause d’évènement « local », qui impacterait notre quartier ou notre commune comme une fuite de gaz, une inondation, un tremblement de terre, où nos proches aussi devraient partir et où nous serions accueillis par exemple dans un gymnase avec les autres évacués
  3. une rupture de la normalité où nous pourrions rester à domicile, par exemple une coupure d’électricité ou d’eau prolongée

J’ai aussi repensé un peu ce que je transporte au quotidien pour m’aider à faire face aux petits soucis de tous les jours.

Le juste milieu

C’est important, quand on se lance dans cette réflexion, de ne pas basculer dans la parano. Honnêtement, les innombrables vidéos survivalistes – que j’ai beaucoup utilisées pour me guider dans ma préparation – n’aident pas car elles sont souvent très extrêmes dans les scénarios envisagés. Je suis peut-être naïve mais je ne pense pas que la guerre, la guerre civile, l’effondrement total de l’économie ou l’apocalypse des zombies 😉 soient des crises qu’il faut sérieusement prévoir. Par contre, j’ai déjà connu des coupures électriques de plusieurs jours suite à une tempête, des inondations parfois soudaines, j’ai déjà vu des gens tout perdre lors d’un incendie. J’ai donc essayé de trouver l’équilibre entre préparation et sérénité, entre envisager le pire et rester réaliste, entre je-m’en-foutisme et parano.

A votre tour !

Dites-moi en comm’ si vous avez déjà commencé cette démarche, où vous en êtes, et tout simplement si cela vous intéresse!

Ressources

Site du gouvernement sur les risques

Une excellente vidéo sur la « pyramide des risques », pour vous permettre d’évaluer les risques selon votre situation personnelle.

7 réflexions sur “Prepping : se préparer à la crise (1/9)

  1. Merci Chloé pour ce partage. Ici 2 adultes et 2 enfants de 6 et presque 9 ans.
    Je me pose des questions sur des choses assez similaires et le thème de l effondrement aussi, car si c etait pour moi des postures étonnantes il y a 2 ans. On parle maintenant peu je trouve des lois qui peuvent passer discretos comme les chauffe eau qui ne peuvent plus chauffer le midi jusqu à 15h je crois. Je plainds les gens qui travaillent de nuit. On prends nos marques sur le potager même si on est pas nés avec la main verte. On agit un peu de réserves et notamment on va prendre des choses sans besoin de cuisson, et oui les pannes électriques ça va arriver, on a bien consommé nous voilà cigales…
    Les poules arrivent bientôt.
    Et on a pris un filtre de la mort qui tue mais pas encore de puis et j ak su récemment que des coupures d elec rimeraient peut-être un jour avec problème d eau en amont. Bref pas la panique mais en´ regardant aussi des vidéos je me suis rendue compte que nous sommes hyper dépendants d un système et qu un grain de sable peut devenir problématique. Et oui quand on a des enfants… au plaisir de te lire.
    Aurore (Sophie sur fb)

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  2. Bonjour,
    Pour ma part la démarche à aussi été entamée cette été suite aux nombreux incendies autour de chez moi ( sud Ardèche), mais j’avoue ne pas encore être prête… Pour nous c’est le risque n°1, le 2nd étant au niveau des centrales nucléaires qui ne sont pas si loin a vole d’oiseau.
    Les incendies de cette année m’ont fait vraiment très peur et j’ai pris conscience que cela pouvait aller très vite et qu’il fallais si tenir prêt.
    Merci pour cet article.

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    1. Merci à toi pour ce commentaire! En effet, dans une zone à risque pour les incendies une préparation est à mon avis indispensable. J’espère que les prochains posts te seront utiles!!

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  3. Cc Chloré, ici c’est le 1er confinement en mars 2020 qui a été mon déclencheur (j’aimais bien suivre des émissions de preppers mais plus ceux dans une démarche de autosuffisance plutôt que ceux aux multiples rations de l’armée)

    Comme tout le monde j’avais qq trucs mais cette annonce d’enfermement sans savoir ce qu’il se passait ni combien de temps ça allait durer fait que Comme bcp je me suis retrouvée dans les magasins avant le confinement total … là je me suis dit plus jamais

    Autre point durant ce confinement, finalement ce sont les feutres et les feuilles qui m’ont coûte un rein 😅
    Depuis j’ai un très gros stock de loisirs créatifs mais aussi de livres, puzzles, jeux de société etc

    Tout ne cest pas fait du jour au lendemain je le rappelle mais constitué depuis presque 3 ans mtn

    J’ai environ 3 mois de reserve en étant rigoureux sur les quantités, par exemple je n’ai pas souffert des pénuries d huile ou de moutarde

    Depuis que j’ai lu que les éventuelles coupures edf pourraient gêner l’approvisionnement des robinets j’ai commencé une réserve en eau (je mets de côté également pour nous acheter un Berkeley) pour le moment j’ai une semaine d’autonomie par personne et pour faire la cuisine (pour la toilette au pire j’ai un cours d’eau dans le village et on peut faire bouillir l’eau) j’aimerais arriver à 1 mois

    Et depuis qq temps je m’intéresse au potager, surtout vu les coûts en magasin, j’aimerais réussir à produire également l’hiver du coup je me renseigne, interroge les anciens et regrette que tout ce savoir se soit perdu au fil des décennies

    Pour l’essence je ne descend pas en dessous de la moitié de mon plein en temps normal (sauf qq rares exceptions comme par exemple lors des grèves) au cas où je dois partir d’urgence et faire une grande distance et j’emmène toujours de l’eau et des biscuits secs , j’ai également 20e dans ma voiture comme le conseillé Marla

    Pour l’argent, j’ai de l’argent liquide à la maison (pas énormément mais suffisamment pour faire 2 caddies de courses, de l’essence et de l’imprévu) depuis qu’une panne EDF a paralysé une demi journée mon secteur et donc rendant impossible tout paiement par CB

    Voilà de noter ici finalement me soulage car je suis pas mal stressée pour 2023.

    Contrairement à toi je pense qu’on est pas si à l’abri de cela d’une guerre civile (le fait qu’ils demandent que les armes héritées soient apportées à la gendarmerie me fait penser qu’eux aussi, sans tomber dans le complotisme je pense que si cela devient très galère les cpt humains ne vont plus l’être, il suffit de voir les bagarres pour de l’essence, imagine pour la nourriture, l’instinct va prendre le dessus si tes grosses ont faim )
    Déjà dans certains quartiers où villes, des milices s’organisent pour pallier l’état, c’est sur ce n’est pas le genre d’informations qui est diffusée sur tf1 ou bmfm

    Je suis bien contente de voir que des sessions prepping s’organisent car j’avais l’impression d’être une E.T ,je suis convaincue qu’au delà de milices ce sont les liens familiaux et voisinage qui aideront à passer tout cela 🙂

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    1. C’est fou l’effet que ça fait quand on s’aperçoit qu’en réalité on a déjà fait pas mal de choses, hein? Tant mieux si cet article aura au moins servi à ça, j’ai rempli ma mission! 😉

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