Jusqu’à présent, cette série couvrait plus ou moins la préparation basique, le « minimum syndical » pour faire face à une rupture de la normalité. Cela dit, si vous n’y êtes pas encore, rassurez-vous! Déjà, rien que le fait de réfléchir à une potentielle crise vous arme déjà un peu pour y faire face si elle se produit. On a l’esprit plus clair quand on n’est pas dans la crise, et donc y penser « à froid » nous rend plus efficace dans le feu de l’action. Ensuite, tout ce qu’on fait comme préparation concrète, même si c’est très peu, est déjà mieux que rien. C’est vraiment un domaine où l’anti-perfectionnisme est primordial. Le prepping, c’est un chemin sur lequel on peut plus ou moins être avancé, mais on ne peut jamais dire qu’on a fini à 100%, que tout est parfait. Faire le premier pas sur ce chemin est donc aussi bien, utile et nécessaire que faire le 100ème ou le 1000ème, peut-être même plus parce qu’il aura un impact bien plus important.
Si vous avez déjà fait cette base, que vous vous sentez solide, serein-e sur votre préparation actuelle, vous pouvez décider d’aller plus loin. Comme je le disais, cette préparation plus poussée n’aura plus un impact aussi drastique que les fondations. Il s’agira d’affiner, d’améliorer l’existant pour aller encore un peu plus loin. Pour faire simple, l’objectif dans ce niveau « supérieur » est d’avoir toujours plus d’autonomie et de couvrir toujours plus de situations possibles, même les plus extrêmes/invraisemblables. Quand on commence à se préparer, logiquement, on n’envisage pas la guerre civile mais l’incendie de la maison ou une inondation. Une fois que ces bases sont couvertes, toutefois, on peut se préparer à des circonstances rarissimes. On est, en quelque sorte, dans un prepping « de luxe », très probablement superflu.
Améliorer son autonomie
De manière générale, augmenter son autonomie, son indépendance face au « système », améliore la capacité à faire face à une crise. Si on a un potager qui nous fournit tous les légumes dont on a besoin au cours de l’année, des poules pour les oeufs ou même la chri, on n’a pas à s’inquiéter de faire ses courses. On peut donc oublier l’inflation ou les ruptures de stock dans les magasins. Si on est super bien formé en secourisme et qu’on a une trousse de secours top niveau, on n’aura pas forcément besoin de faire appel aux pompiers ou au samu dans une situation de crise, où ils seront déjà très sollicités. Si on a une source d’approvisionnement en eau et un filtre de bonne capacité, on peut vivre tranquillement une coupure d’eau de très longue durée sans avoir à aller acheter des packs et des packs de flotte (en supposant qu’il y en ait de disponibles).
Prévention: toujours une bonne idée
Les survivalistes/preppers ont parfois mauvaise presse, mais on ne peut leur enlever qu’ils sont des gens prévoyants. Si cette prévoyance reste raisonnable (ne vire pas à la parano), elle est une excellente chose. Anticiper, prévoir, prévenir sont des réflexes et des réflexions qui permettent d’éviter bien des ennuis. Une fois qu’on a mis en place de quoi faire face à une crise si elle devait survenir, c’est à mon avis une excellente idée de se projeter en amont de la crise et de réfléchir à ce qui pourrait peut-être l’éviter. Certaines choses, notamment les catastrophes naturelles ou industrielles, ne dépendent pas de nous. On peut bien évidemment s’engager contre le dérèglement climatique, mais malheureusement si on arrive à inverser la machine, ce sera trèèèèèès lent, et en attendant on risque d’avoir encore des situations tendues auxquelles faire face.
D’autres ruptures de normalité, par contre, peuvent être anticipées et évitées par une bonne prévention. Voici quelques exemples:
- Equiper son domicile de détecteurs de fumée, de CO2 et d’extincteurs. Un feu est maîtrisable dans les 2-3 premières minutes maximum, les pompiers mettente généralement une dizaine de minutes au mieux pour arriver chez vous. Avoir de quoi réagir peut donc limiter les dégâts.
- Prendre soin de sa santé. Faire des check up réguliers, avoir un mode de vie globalement sain, pratiquer une activité physique, prendre soin de sa santé mentale aussi, tout cela contribue à maintenir notre premier outil, notre corps, dans la meilleure forme possible.
- Entretenir son matériel, aussi bien le petit matériel, les outils que les véhicules et même le domicile.
- Rester en sécurité: adopter les bons gestes pour éviter les cambriolages, limiter les risques d’agression, etc.
- Avoir un système de sauvegarde électronique/informatique pour protéger notre vie numérique. On dit souvent que la question n’est pas SI un système de stockage informatique va lâcher, mais QUAND. Et ça vaut pour le disque dur d’un ordi comme un disque dur externe! Personnellement, j’utilise Backblaze qui est très simple, efficace et pour un tarif tout-à-fait correct. En utilisant ce lien vous comme moi recevrons un mois gratuit d’abonnement!
Affiner sa préparation
Il est toujours possible d’aller plus loin dans sa préparation. Voici deux pistes à explorer une fois que les bases sont faites:
- Créer un plan d’urgence familial qui indique, par exemple, un lieu de rendez-vous si la crise survient lorsque la famille est séparée (ainsi que des lieux supplémentaires si ce premier point est inutilisable), des itinéraires d’évacuation, un « point de chute » éloigné, etc. Il pourrait également préciser le rôle de chacun, par exemple qui est chargé d’aller chercher les enfants à l’école, qui se charge de quel matériel, etc.
- Créer des fiches de procédure, des checklists indiquant, pour chaque situation de crise, quoi faire, dans quel ordre, le(s) matériel(s) nécessaire(s), les compétences utiles, etc. Pour en savoir plus sur cette pratique, inspirée du monde professionnel, je vous renvoie à cette vidéo de la Vilaine Mémère qui explique un peu comment elle a procédé. Comme toujours avec elle, cette vidéo est extrêmement intéressante et hyper riche en infos concrètes.
Pour terminer
Je suis heureuse d’avoir pu partager ma préparation avec vous. Je ne suis pas encore très avancée mais c’est vraiment un domaine qui me fait du bien, mentalement, me donne un sentiment de contrôle et une sérénité pour apaiser un peu mes angoisses. Je peux toutefois comprendre/imaginer que ce ne soit pas le cas de tout le monde, voire même que ça ait pour certains l’effet inverse. Vous commencez à me connaître, je suis partisane de l’anti-perfectionnisme et de faire ce qui vous fait le plus de bien. Si c’est de vous équiper et vous former à fond, faites-vous plaisir. Si c’est de faire un minimum mais sans plus, faites-le. Si c’est de ne pas y penser parce que cela vous stresse, oubliez tout ça. Le prepping doit être un outil positif et qui vous apporte un plus, qui améliore votre vie, pas un poids qui vous cause de la souffrance. C’est dans cet état d’esprit que je vais continuer ma préparation personnelle et familiale, en espérant comme toujours ne jamais en avoir besoin! N’hésitez pas à me laisser en commentaires vous remarques, réflexions ou questions, je serai heureuse d’échanger avec vous!