Prepping (8/9) – l’organisation

Se lancer dans la mise en place d’un plan de préparation n’est pas une mince affaire. J’ai mis plusieurs mois à finaliser ce que je vous ai décrit dans les posts précédent, en me penchant sur le sujet d’une manière assez intensive. Et c’est loin d’être fini! Une fois que le sac d’évacuation est fait, par exemple, il faut régulièrement vérifier les dates limites de consommation (nourriture, médicaments, etc.). Il faut aussi, surtout au début, défaire et refaire le sac pour se familiariser avec son contenu. Il faut réfléchir où stocker tout ça. Enfin, il faut apprendre à utiliser certains éléments plus « techniques » qu’on n’a pas l’habitude d’utiliser au quotidien. La partie « organisation » du prepping est donc, à mes yeux, très importante car elle va vous permettre de faciliter votre préparation avant la crise et de vous rendre plus efficace pendant.

Avant la crise

  • Utilisez un support de travail papier. Si vous n’avez plus accès à votre ordi ou à internet, il faut que vous restiez malgré tout opérationnel!
  • Faites des listes, écrivez les choses. Moins vous aurez d’infos à stocker dans votre cerveau, plus vous aurez d’espace mental disponible pour réfléchir, être créatif, improviser, bref, que des choses très utiles en cas de rupture de la normalité.
  • Créez-vous des routines pour vous occuper de votre prepping, aussi bien durant la phase d’élaboration (travaillez-y au moins une fois par semaine pour garder le rythme) qu’ensuite en phase de « maintenance ». Ces routines peuvent être quotidiennes (charger son téléphone chaque soir), hebdomadaires (faire une sauvegarde de son ordi), mensuelles (vérifier le stock alimentaire), trimestrielles (vérifier les autres stocks), semestrielles (changer les affaires d’été/hiver dans les sacs d’évac) ou annuelles (formation, entretien véhicule). Notez ces rendez-vous dans votre calendrier pour les respecter! Je vous rencoie à cette vidéo de La Vilaine Mémère qui est extrêmement bien fichue!!
  • Réfléchissez bien à votre organisation spatiale également. Où stocker le sac d’évacuation pour qu’il soit le plus rapidement possible accessible? Où stocker le matériel pour le domicile pour qu’il soit, là aussi, accessible (si vous vous réfugiez dans la cave en cas de tempête ou à l’étage en cas d’inondation, ce n’est pas pareil!)?
  • Faites des checklists: si vous avez 30 secondes pour évacuer, qu’emportez-vous? Si vous avez 5 minutes et un véhicule? 5 minutes et à pied? Anticiper les différentes situations permet de déceler des problèmes éventuels et d’agir plus rapidement lorsque la situation se présente « pour de vrai ».
  • Menez régulièrement des exercices dans les conditions les plus réalistes possibles. C’est le principe des « drills » que font les militaires, où l’objectif est d’avoir des réflexes, de ne pas avoir à réfléchir quand on est dans le feu de l’action. Toutes proportions gardées, c’est ce vers quoi vous devez tendre.
  • Budgétisez temps et moyens financiers pour faire des formations, notamment en secourisme. Voyez éventuellement avec votre employeur pour devenir SST (Sauveteur Secouriste du Travail), c’est équivalent aux premiers secours mais payé par l’entreprise. Si, au cours de vos exercices, vous constatez un domaine où le manque de compétences vous pénalise, investissez dans celui-ci. L’objectif n’est pas de devenir un spécialiste d’un domaine au détriment des autres mais d’avoir des connaissances minimales partout et de les faire évoluer toutes harmonieusement.

Pendant la crise

Si vous avez bien pensé votre préparation avant, votre vie devrait être simplifiée pendant. Par exemple, le fait d’avoir fait votre sac d’évacuation avec des modules bien identifiés vous permettra de faire évoluer ce que vous emporterez en fonction des circonstances. Si vous connaissez bien votre sac parce que vous l’avez fait et défait de nombreuses fois en entraînement, vous serez capable de le garder organisé, d’y trouver rapidement ce dont vous avez besoin et de le ranger aisément à l’heure du départ. Si vous avez l’esprit tranquille parce que vous savez que votre domicile est prêt, que vous êtes équipés pour faire face, vous vivrez beaucoup plus sereinement une rupture de la normalité. Alors que des personnes pas ou mal préparées s’inquièteront de comment gérer la crise, qu’elles seront obligées de sortir pour se fournir dans des magasins au mieux aux rayons vides, au pire fermés, vous pourrez tranquillement rester à l’abri chez vous. Vous pourrez prendre soin de ceux qui vous sont chers et savoir que votre comportement ne vous met pas en danger et diminue les risques de devoir faire appel à des services d’urgence déjà surchargés. Bref, psychologiquement parlant, même si une situation de crise ne sera jamais facile, elle sera infiniment moins difficile que sans préparation. Rappelez-vous cela lorsque la motivation vous manque. Oui, faire cette préparation n’est pas toujours très fun, ça peut être fastidieux, rébarbatif, angoissant ET nécessaire. Votre moi de la situation de crise vous remerciera d’avoir fait tout ça!

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